Le silence. Tu l’appréciais beaucoup à cet instant, alors même que ton regard se portait sur ce ciel remplie d’étoiles qui n’apportaient rien d’autre qu’un peu de désespoir au fil des secondes. Tu ne parvenais pas à distinguer les étoiles, ces astres qui remplissaient ce ciel si sombre durant cette nuit éternelle.
La vue n’avais jamais été ton fort, tu préférais de loin écouter. Tu as toujours été comme ça. Marchant tranquillement, le bruit de tes pas résonnait comme si tu étais dans une pièce close, laissant simplement ce son voyager, traversant les rues, dévalant les murs des maisons et les fenêtres, alors même que tu souriais en entendant ce simple résonnement aller aussi loin en seulement quelques secondes.
Cependant, même si tu ne voyais pas grand-chose, tu savais où aller, tu savais pourquoi il fallait que tu y ailles. Dans ce grand bâtiment que tu as tellement de fois écoutée, entendant les discutions quand les fenêtres étaient ouvertes, essayant de deviner quel genre d’expression ces personnes pouvaient avoir sur le visage, alors même que tu savais très bien que tu ne pourrais jamais le savoir. Simplement essayer de deviner.
Cela ne te dérangeait pas en général, tu avais appris à vivre avec ce handicap depuis très jeune. Il le fallait de toute manière. Les gens qui ne savaient pas vivre avec étaient voués à une vie triste et monocorde. Ces gens ne pourraient jamais connaître la vraie joie, toujours tourmentés par cette simple faiblesse qu’ils pourraient penser insurmontable. Mais toi, tu n’étais pas comme eux. Tu possédais une plus forte volonté, ce qui te permettait d’affronter plus facilement les épreuves de la vie.
Arrivant devant ce grand bâtiment, tu pouvais tout de même distinguer qu’il était sombre sous le ciel, avec des lumières derrière les morceaux de verres encadrés par du bois. C’était le point de rendez-vous. Tes oreilles percevaient les pas de quelqu’un qui arrivait, et, instinctivement, tu tournais la tête vers la source de ce son, parvenant à distinguer une silhouette plutôt massive arriver vers toi.
« Zolia ? »
Tu acquiesçais. Il fallait que tu fasses ça, pour le bien de tout le monde. Pour te sentir utile. C’était ta manière de vivre, ta raison d’exister dans ce monde engloutit par les ténèbres. Il fallait que tu découvres pourquoi il faisait nuit, pourquoi le soleil n’était plus.
C’était ta raison d’être, simplement.